Il reprend un passage d'un des monuments de la littérature anglaise The Anatomy of Melancholy (1621) dans lequel Robert Burton (1577-1640) son auteur cite son contemporain Johannes Kepler (1571-1630). Le voici :
Le titre complet du monumental ouvrage que Robert Burton signa du pseudonyme de Democritus Junior est The Anatomy of Melancholy, What it is, with all the kinds, causes, symptomes, prognostickes and severall cures of it.. Philosophically, medicinally, historically opened and cut up. Un facsimilé de l'édition H. Cripps (Oxford, 1638) peut être téléchargé à partir de Gallica (73 Mo). La version numérique du Poject Gutenberg est de loin plus praticable mais semble-t-il partielle. Une version intégrale française (deux gros volumes réédités en 2004 en coffret) existe chez Corti qui lui consacre une page sur son site : |
Chacun connaît le jeu de l'île déserte. L'anatomie de la mélancolie de Robert Burton (1576-1640) fait partie des dix livres à emporter sur cette fameuse île. Sans équivalent à son époque ni après elle, l'Anatomie est la somme de toutes les questions que se pose l'individu face au monde, la somme aussi de toute la culture classique. Si l'Anatomie est la Bible de l'honnête homme, elle demeure pour nous un livre total. |
Suit un passage tiré du prologue qui donne vraiment envie de se procurer l'ouvrage et d'en dévorer les quelque 4000 pages : |
Chez nous, en France, nous dit J. J. Scaliger, tous les hommes sont libres d’écrire, mais peu en sont capables, jusqu’à présent le savoir était servi par des savants au jugement sain, mais à présent les sciences les plus nobles sont salies par des pisse-copie vils et sans culture qui écrivent par vaine gloire, par nécessité, pour obtenir de l’argent ou pour flatter et enjôler quelque grand homme qu’ils parasitent ; ils produisent des niaiseries, des déchets et des sottises. Parmi tant de milliers d’auteurs, vous aurez du mal à en trouver dont la lecture fera de vous quelqu’un d’un peu meilleur; tout au contraire elle vous infectera alors qu’elle devrait contribuer à vous perfectionner.
Celui qui lit ces choses,
Qu’apprend-il sinon des billevesées et des bagatelles ?
De sorte qu’il arrive fréquemment (Callimaque l’a remarqué autrefois) qu’un grand livre soit un grand malheur. Cardan accuse les Français & les Allemands d’écrire pour rien, il ne leur reproche pas d’écrire, mais voudrait les voir faire preuve d’inventivité ; nous continuons sans cesse à tisser le même filet, à tordre la même corde encore et encore, ou alors, s’il s’agit d’une nouveauté, elle n’est que babiole ou divertissement écrit par des gens oisifs qui souhaitent être lus par des gens tout aussi oisifs; et pourquoi ne savent-ils pas inventer? Il faut avoir un esprit bien stérile pour, à notre époque où tous écrivent, ne rien forger de neuf. Les princes exhibent leurs armées, les riches se vantent de leurs édifices, les soldats de leur virilité, et les lettrés divulguent leurs babioles, il faut qu’on les lise, il faut qu’on les entende, qu’on le veuille ou non.
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