En Chine, toutes les études portent presque exclusivement sur les lettres et l'histoire : l'écolier doit apprendre à bien comprendre et à retracer exactement les innombrables caractères idéographiques qui composent l'écriture, en même temps, il lui faut apprendre successivement par coeur les livres classiques ; s'il est bon élève, il pourra se présenter aux examens annuels, puis subir les trois épreuves du grand concours triennal et obtenir les grades de Siou-tsai, bachelier, Kiu-gin, licencié, Tsin-se, docteur, et même devenir membre de la forêt des pinceaux, Han-lin, c'est-à-dire académicien. les épreuves triennales ont lieu vers la fin septembre au chef-lieu provincial. Dès que les candidats arrivent, ils sont minutieusement fouillés et introduits dans d'étroites cellules munies d'un banc, d'une table et de quelques ustensiles de cuisine, on les enferme au verrou et ils sont surveillés par des soldats. Il ne leur est permis d'emporter avec eux aucun livre et de communiquer avec qui que ce soit, les examens durent un jour entier et le canon, qui donne le signal du commencement, en annonce la fin. Voici le programme des trois épreuves : Composition sur une sujet donné pris dans les quatre Livres. (Les quatre livres contiennent les dialogues de Confucius avec ses disciples.) Composition sur un sujet pris dans l'oeuvre de Ming-Tsin (Minicius). Composition sur un thème choisi dans un livre de Confucius, intitulé "La Grande Etudes." Développement d'un sujet pris dans l'invariable mileiu, oeuvre d'un petit-fils de Confucius. Dans la deuxième épreuve, on commente par écrit des thèmes choisis dans les cinq livres qui : le Chi-Kin, livre des vers ; le Chou-Kin, histoire de l'antiquité ; le Che-Kin, livre mystèrieux, philosophique, et symbolique où il est traité du Ciel et de la Terre, des oracles, des sorts ; le Ly-Ki, livre des rites, qui enseigne les règles de conduite, la politesse, l'étiquette ; puis une composition poétique s'inspirant d'une pièce de vers d'un poète célèbre. Dans la troisième épreuve, on traite des sujets très divers : l'examinateur pose des questions sur l'histoire ancienne et moderne, la politique indigène ou étrangère, les mathématiques, la géographie, etc ... Les examinateurs sont d'une sévérité implacable ; la plus minime erreur, l'équivalent d'une virgule oubliée ferait tout perdre à la composition la plus parfaite. (...)
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