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lundi 14 mai 2007

Chez Confucius


En relisant Les derniers jours de Pékin (1900-1901) de Pierre Loti (14 janvier 1850- 10 juin 1923), je suis tombé sur cette description du Temple de Confucius visité, à deux reprises, il y a peu. En voici le début :

Quand nous sortons de chez ces fantômes de lamas*, une demi-heure de soleil nous reste encore, et nous allons chez Confucius qui habite le même quartier, la même nécropole pourrait-on dire, dans un délaissement aussi funèbre.
La grande porte vermoulue, pour nous livrer passage, s'arrache de ses gonds et s'effondre, tandis qu'un hibou, qui dormait là, prend peur et s'envole. Et nous voici dans une sorte de bois mortuaire, marchand sur l'herbe jaunie d'automne, parmi de vieux arbres à bout de sève.
Un arc de triomphe d'abord se présente à nous dans ce bois : hommage de quelque souverain défunt au grand penseur de la Chine. Il est d'un dessin charmant, dans l'excès même de son étrangeté, sous les trois clochetons d'émail jaune qui le couronnent de leurs toits courbes, ornés de monstres à tous les angles. Il ne se relie à rien. Il est posé là comme un bibelot précieux que l'on aurait égaré parmi les ruines. Et sa fraîcheur suprend, au milieu du délabrement de toutes choses. De près, cependant, on s'aperçoit de son grand âge, à je ne sais quel archaïsme de détails et quelle imperceptible usure ; mais il est composé de matériaux presque éternels, où même la poussière des siècles ne saurait avoir prise, sous ce climat sans pluie : marbre blanc pour base, faïence ensuite jusqu'au sommet -- faïence jaune et verte, représentant, en haut relief, des feuilles de lotus, des nuages et des chimères.


[Chapitre VIII, "Chez Confucius", p. 1095 de P. Loti, Voyages (1872-1913), Paris, Laffont, "Bouquins", 1991]. * Il s'agit du Yonghegong ou Temple de Lamas

En illustration, un cliché du "grand portique à triple arcature décoré de tuiles vernisées vertes et jaunes" (Guide bleu, 1983, p. 584) pris cet hiver. Pour d'autres clichés du Temple de Confucius prises en septembre 2006, c'est ici. Voir aussi ici.
J'ai remis à plus tard la quête des photos prises en 1986, lors de mon premier séjour à Pékin.

vendredi 9 février 2007

Autopromotion

J'ai un peu délaissé PiKaBlog pour un autre Blog - celui de l'équipe à laquelle j'appartiens, la Jeune Equipe Littérature chinoise et traduction. Il a pour nom de code Blog-LCT dans la liste des liens de cette page. Il est né le 18 novembre dernier sur Blogger, formule entièrement gratuite et très agréable à utiliser.

En une dizaine de semaines, j'y ai publié les 12 billets existants à ce jour (09/02/07). Les sujets abordés ne manquent certes pas d'intérêt, mais sont assez éloignés de mes préoccupations chéries. En conclusion, ce nouvel espace sur la toile n'empiète en rien sur les autres.

Si le moment d'en faire l'inventaire n'est pas encore venu, je constate que j'ai un peu tardé à assurer la promotion d'un autre de mes points d'ancrage sur la toile qui accueille depuis le 1er septembre 2006 des photos dont le nombre augmente lentement pour atteindre 33 à ce jour. Ce sont pour la grande majorité d'entre eux des clichés pris à Beijing / Pékin lors de mes deux derniers séjours.

Le site qui les abrite - Flickr.com - est lui aussi d'un emploi simple et à ce jour totalement gratuit pour son usage limité, mais je suis encore bien loin d'en exploiter toutes les possibilités.

Si l'on choisit de diffuser ses photos sans restriction, il permet de savoir combien de fois celles-ci ont été visionnées. Pour ce qui concerne les miennes, cela va de 0 fois (!) à 14. Aucune n'a encore reçu de commentaire, par contre plusieurs d'entre elles - en fait deux ! - ont été retenues au moins une fois. Merci à celle qui les a intégrées dans ses favoris. Voir l'illustration ci-contre sur laquelle mes photos sont indiquées d'une flèche.

Mais ne perdez plus un seul moment, allez vite visionner mon petit album et n'hésitez pas à laisser des commentaires - si le cœur vous en dit, bien entendu. C'est >> ici.

Vous pouvez également ouvrir un autre album à partir d'ici. Déjà beaucoup plus volumineux, il devrait encore s'enrichir de nouvelles vues très prochainement.

samedi 13 janvier 2007

En travaux

Tous ceux qui ont la chance de se rendre fréquemment à Pékin peuvent voir la ville se transformer à la vitesse grand V. Ce ne sont pas seulement les vieux hutong qui laissent la place à des constructions modernes. Les sites historiques font également peau neuve pour accueillir le flot des touristes attendus en 2008. Les grands monuments font bien naturellement l'objet des plus vives attentions. C'est aussi vrai des sites moins prestigieux. La comparaison des deux clichés ci-contre, pris à plus de trois mois d'intervale [respectivement le 19/09/06 et le 1/01/07] donnent une idée des transformations que subit en ce moment le Guozijian (Collège impérial) de Pékin. C'en est sans doute bientôt fini du charme désuet de ce lieu encore fort peu fréquenté.

Le Kong miao est lui aussi en pleine restauration. C'est bien mérité car, comme le Collège voisin, le Temple de Confucius avait besoin d'un sérieux coup de pinceau. Pour l'heure, on ne peut que s'incliner devant les statuts du Maître de Qufu et on doit attendre la fin de l'année pour y faire à nouveau brûler l'encens d'offrande.

Si l'on se fie au regain d'intérêt pour Confucius, le lieu devrait voir s'y presser en masse le public chinois qui s'entousiasme pour les émissions et les écrits qui vulgarisent la pensée du Maître. Le dernier numéro du Sanlian shenghuo zhoukan 三联生活周刊 (Life week) lui consacre du reste un dossier [子曰——从南怀瑾到于丹的通俗路径] et lui réserve sa couverture. Danwei n'a pas manqué de noter la sortie de ce numéro dans un billet intitulé "What Confucius said".

A noter que Yu Dan 于丹 se place, toujours en ce début d'année 2007, et ce depuis quelques semaines déjà, en première position des meilleures ventes de livres à Pékin avec un ouvrage sur le Lunyu 《论语》[savoir《〈论语〉心得》]. Elle y trône juste devant Liu Xinwu 刘心武 qui s'y trouve, quant à lui, pour des écrits sur Hongloumeng 《红楼梦》lequel tient, pour sa part, la sixième position dans les ventes de romans ! La Chine est vraiment surprenante ! Qui - à part quelques hurluberlus idéalistes -, aurait parié un kopec sur le renouveau des études classiques, il y a vingt ans ? Il est vrai que ce regain se fait en empruntant des voies parfois bien surprenantes : voir à ce sujet cet autre billet de Danwei ou aller directement consulter ce billet (en chinois) déposé par Wang Xiaofeng 王小峰 (rédacteur au Life Week) sur son blog personnel. Il s'agit d'un Lunyu xinde 《论语》新得 aussi désopilant que peu respectueux du Maître et de ses prosélytes modernes.

mardi 1 novembre 2005

Beijing bells

Lu dans la rubrique "news" de l’Enoweb l'annonce suivante :

Brian’s sound installation is currently running at Ritan Park, Beijing, China, as part of the British Council's "Sound And The City" project. It's on from 21 October – 20 November and the times are 14:00-20:00 each day.

Suivent les liens qui permettent d’en savoir plus sur cette installation à l’Autel du Soleil, fondé en 1531 par Jiaqing des Ming et remanié au XVIIIe siècle par Qianlong, dont cet article de
Jane Macartney du Times du 22 octobre.

Eno's bells cast a spell on park life

Musical pioneer’s latest work strikes a chord with Beijing’s elderly

BRIAN ENO, the avant-garde British musician, brought the sound of silence to an ancient park in the heart of Beijing yesterday where, for centuries, emperors have offered up sacrifices to the sun.

The Altar of the Sun is usually frequented by old men flying kites, young soldiers practising martial arts and elderly women performing their early morning
tai chi exercises. Yesterday the altar received what must be one of the strangest offerings to have come its way since it was built in 1531.

The mellow tone of gently chiming bells echoed around the circular walls that surround the square, flat-topped central altar. The sounds came from 16 CD players nestling at regular intervals around the foot of the wall. The small, silver gadgets on small black boxes were barely noticeable against the faded red walls topped by glistening green tiles, but they have caused quite a stir among park regulars.

“Is this supposed to be music?” asked one old woman of no one in particular as she walked across the altar’s flagstones around the altar on her way home through the park.

“Foreigners have so much money I suppose they can afford this. But what is it?”

Elderly Chinese gathered in the evening sunshine to peer curiously at the machines, clearly fascinated by the music.

They are the very audience that Eno wanted to reach. He said that he first visited China in March at the invitation of the British Council, which has organised the event,
Sound and Music, to enable the Chinese to hear something other than traditional concerts.

Eno said that he had been enthralled by the sight of China’s elderly in Beijing’s parks. “I looked at the life of old people and it is very beautiful and very moving,” he said. “Everybody makes music for younger people, but I wanted to make music for old people.”

He chose the park of the Altar of the Sun for a musical installation partly because of the old people, whom he saw dancing, exercising, singing, strolling, chatting and playing cards, and partly because it was the quietest place he had ever visited in a large city. To create music in such a tranquil spot posed particular challenges, he said. “It’s very dangerous to add music to a quiet place. People like quiet places because they’re quiet.”

So he searched for a sound that was not exactly music, would not “break” the silence but would instead intensify it. His answer was the bell.

Eno, who recently spent six months in Russia, used synthesised chimes to recreate what he thought a huge Russian bell called the Tsar Kolokol would sound like. The bell was cast in St Petersburg between 1733 and 1735 and is believed to be the largest ever made. However, it was damaged in a fire two years later and was never rung.

Fu Yangsheng, a gatekeeper for the nearby Divine Kitchen, where the imperial instruments of sacrifice were stored, was entranced. He squatted out in the chilly late autumn sun to listen. “Is this music? I don’t understand it, but it sounds really nice,” he said.

Ah, si seulement j'étais à Pékin !

On peut sans doute se faire une idée de ce que les visiteurs du Parc Ritan peuvent entendre en écoutant le CD intitulé January 07003. Belle Studies for the Clock of the Long Now dont il est question sur le site de la Long Now Foundation ou sur l'Enoshop qui fournit cette explication de BE sur son travail :

This record has grown out of the Long Now Foundation's project - the Clock of the Long Now. This is an idea to create a working clock which will mark time for ten thousand years - not really because we need more clocks in the world, but because we need more encouragement to start contemplating the possibility of a distant human future. The Clock of the Long Now is an icon to long-term thinking.
When we started thinking about The Clock, we naturally wondered what kind of sound it could make to announce the passage of time. I had nurtured an interest in bells for many years, and this seemed like a good alibi for taking it a bit deeper.
I began reading about bells, discovering the physics of their sounds, and became interested in thinking about what other sorts of bells might exist. My speculations quickly took me out of the bounds of current physical and material possibilities, but I considered some licence allowable since the project was conceived in a time scale of thousands of years, and I might therefore imagine bells with quite different physical properties from those we now know. And as I started trying to make bell sounds with my synthesizers, I got diverted by some of the more attractive failures.