mercredi 25 mai 2005

Perles printanières ad nauseam

Pour un enseignant, la fin du mois de mai n'est pas seulement la période bénite des cerises et des premiers melons, mais avant tout le moment idéal pour tester sa résistance psychologique. Pour ceux qui n'en seraient pas encore conscients voici un petit aperçu de ce que ce serviteur de l'état fidèle et consciencieux doit affronter en lisant des tas de copies qui ne sont pas toutes du niveau requis (en l'occurrence, première année de Licence Langue, littérature et civilisation chinoises). L'examen portait sur le cinéma chinois et proposait de traiter par écrit et en deux heures, un des trois sujets proposés.

Ces perles vous sont livrées dans leur emballage d'origine sans retouche, ni correction, mais avec des coupures indiquées par (-) et le cas échéant, une note liminaire superflue :

Le sujet qui invitait à présenter de manière synthétique les aspects de la société chinoise mis en avant par les six films visionnés pendant le semestre, est passablement traité, mais avec des dérapages de cet acabit :

Visionner un film chinois peut s'apparanter à une observation intrinsèque de la Chine ; la société contemporaine chinoise présente des aspects bien particuliers. Quelles en sont les grandes lignes ? L'amour et l'argent sont des valeurs à double tranchant. Ils expliqueraient probablement la médiocrité du comportement humain. L'amour donne des ailes (dicton pas encore sinisé). Le plus beau des sentiments pousse la conscience humaine à agir dans le non-être. (-) Dans XXX, le protagoniste tente de séduire de façon irréfléchie son obèse partenaire. Après 18 échèques, il met tout en oeuvre pour posséder cette femme ; lui est consacré tout son temps, tout son argent et la participation de tous ses amis. (-) Dans XXX, l'héroïne adonaissante se voit contraint de se marier à un enfant de deux ans. Le poids des traditions lui pousse à commettre l'erreur impardonnable : être enceinte de son amant ouvrier. (-) Enfin, l'argent a la faculté de devenir inconcistant pour devenir bienfaisant. (-) L'amour est donc une émotion magnifique mais la finalité, soit le mariage, altère l'image des sentiments. L'argent permet de survivre en Chine mais les moyens pour se l'appoprier sont cruels.

Orthographe toujours aussi catastrophique avec cette autre copie dont on devine qu'elle n'est pas de la main d'une fille :

L'aspect que je vais traiter, sont les rapports qu'a la société chinoise avec l'amour et tous ce que la compose, quelque soit le milieu ou le le lieu.
(_) ... à un moment les moins propices pour celà, le héros est en plein dans son rapport sexuel avec sa maîtresse.

Là, on entre dans le champ de la poésie spectrale. Une copie bien courte, mais avec des trouvailles qui compensent largement la faiblesse du débit par la puissance des images. Jugez plutôt en lisant le cinquième d'un ensemble aux contours bien flous :

Loin des préjugés hypocrites américains débilitant waltdisneyiens, la Chine ou plutot certains réalisateurs chinois s'expriment sur un sujet n'obéissant qu'aux lois naturelles mais prit dans une société communiste aux normes sociales très puissantes. (-) Dans la relation homme/femme, vis à vis de l'amour, peu de relation résistent aux problèmes issus des traditions ancestrales, ou bien les "manières de faire", et du sac imperméable communiste qui se heurtent tout simplement à la nature humaine. Celle-ci, primordiale, bien plus puissante encore trouve son échapatoire dans l'adultère, qui prend alors plus comme synonyme "libérateur" que "gourmandise".

Il est vrai que c'est assez peu croyable, mais je n'ai rien inventé.

Avant de vous livrer un nouveau collier de "perles printanières", permettez-moi de vous mettre en garde contre la dangerosité de ces textes dont l'influence ne peut être que néfaste. Alors, SVP, n'en abusez pas :

A l'origine de principes anciens est basé sur la doctrine confucioniste le mariage signe suprême de sociabilité est visé par tous. (-) Les chinois seront choqués du comportement des occidentaux ne connaissant en général qu'une femme dans leur vie, et le divorce est rejetté des mentalitées. (-) L'aspect glamour de la chine est omniprésent en chine. Vraisenblablement en relation avec les mariages arrangés et pour la plus part dépourvu de vraies sentiments elle montre une Chine rêveuse. Une Chine qui se crée un hunivers romantique, de chansons d'amours et de films à l'eau de rose. Mais la Chine "fleur bleus" connait toutefois une évolution des moeurs avec notamment une très forte occidentalisation.

Les trois dérapages suivants proviennent de la même copie :

Le courageux papa s'enfuit ; le personnage principal se marie à tout hasard ; les sentiments peuvent venir un fois le mariage consumé.

Aucun commentaire: