Selon Lionel M. Jensen (Manufacturing Confucianism: Chinese Traditions and Universal Civilization. Durham : Duke University Press, 1997. xix, 444 pp.), c’est bien lui qui aurait forgé à partir du chinois Kongfuzi 孔夫子, la latinisation "Confucius" maintenant incontournable pour parler du sage Chinois. Jensen n’est certes pas le seul, ni du reste le premier à défendre cet avis. On retrouve cette affirmation un peu partout et également dans la notice de Wikipedia qui offre en prime le nom chinois sous lequel le vénérable jésuite s’est fait connaître, soit Li Madou 利馬竇.
Il n’empêche que l’Histoire de l’expédition chrétienne au royaume de la Chine (1582-1610) (Desclée de Brouwer/Bellarmin, 1978, 742 pp.) traduction française de la traduction latine (“souvent infidèle”, dixit Jacques Gernet, 1973) par le Père Jésuite belge Nicolas Trigault (1577-1628) de la version originale en italien de Ricci, utilise une autre transcription, savoir Confutius. En voici deux courts extraits :
La secte des lettrés est (...) très ancienne en ce royaume. Cette-ci gouverne la république, a plusieurs livres et est estimée par-dessus toutes les autres. Les Chinois ne font pas choix de la loi de cette secte, ainsi ils la reçoivent ensemble avec l’étude des lettres et n’y a aucun de ceux qui étudient ou qui acquièrent des honneurs littéraires qui ne fasse profession d’icelle. Ils reconnaissent Confutius, duquel j’ai parlé ci-dessus, pour auteur et prince des philosophes. (p. 162)
La confusion est totale lorqu’on trouve dans les citations de l’original en italien, non pas Confucius, ni même Confutius, mais soit Confucio, soit Confuzio !
La solution réside sans doute dans la consultation Della Entrata Compagnia di Giesù e Christianà nella Cina (Introduction de la Compagnie de Jésus et du christianisme en Chine) qui a été rééditée en 2000 par Quodlibet, à Macerata lieu de naissance de Ricci)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire