Le nom de Confucius sous lequel l'illustre moraliste nous est connu, provient d'une latinisation de son nom K'ong fou-tseu, le maître K'ong, ou K'ong-tseu, le philosophe K'ong ; les premiers missionnaires le nommèrent ainsi, de même qu'ils affublèrent Lao-tseu de l'appellation de Laotius ; Mi-tseu, de celle de Mitius. Nous lui restituerons le titre sous lequel il est connu en Chine, celui de K'ong-Tseu. (70)
Il vint au monde en 551 avant J.-C. dans le district de Tch'ang-p'ing (la paix constante) près de la ville de Tchéou, à K'iue-li, petit village du Chan-tong sud-ouest. (...) Il mourut en - 479, âgé de 72 ans : son tombeau est à la sous-préfecture du Tertre-des-Chansons (K'iu-feou hien) dans le Chan-tong. (...) (71)
K'ong-Tseu n'a jamais écrit d'oeuvres philosophiques : le seul ouvrage qui soit dû à son pinceau, ou plutôt à son stylet, car les pinceaux n'étaient pas encore inventés, est le "Printemps et l'automne" (Tch'ouen-tsieou), annales du pays de Lou de - 772 à 484. (...) On lui doit, il est vrai, la réunion des deux grandes anthologies de l'antiquité : le Livre de la Prose (Chou King) et le Livre des Vers (Che King) (...). Il ajouta enfin un commentaire au Livre des Transformations (le Yi King). Tout l'enseignement philosophique de K'ong-tseu est contenu dans les Quatre Ecrits (Sseu-chou) (...).
Il en a été pour K'ong-tseu, comme pour le Bouddha et pour Jésus-Christ, qui ont été dédaignés ou même ignorés pendant leur vie, et dont l'enseignement ne vient pas d'eux-mêmes, mais des disciples de grand talent qui l'ont formulé. K'ong-tseu serait devenu comme Bouddha et Jésus-Christ, un dieu, si les Chinois, contrairement aux aryens, n'étaient pas sceptiques et pleins de bon sens, quoique supersticieux en même temps. (73)
La silhouette que les générations successives ont formée peu à peu de K'ong-tseu est intéressante à connaître, non pour savoir ce qu'il fut en réalité, mais pour se rendre compte de l'idéal de moral de la race ; ce n'est pas un être sublime, emporté par des rêves immatériels de dévouement ou de tendresse, mais tout au contraire la perfection de l'ordinaire, ce que doit être un homme moyen pour que la société vive en paix et en confiance heureuse, c'est-à-dire soucieux de ses devoirs sociaux et jugeant toute action d'après l'effet qu'elle pourrait avoir sur le prochain : respectueux des autorités, soumis aux parents et aux frères aînés, travaillant avec patience et ténacité, veillant sur soi-même et s'entraînant sans cesse à l'insensibilité extérieure afin de ne pas troubler l'ordre des manifestations de joies ou de douleurs personnelles ; les perceptions affinées cependant par une tension continue de l'esprit." (73-74)
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