Dans la série "Le Confucius de ..." voici celui du Père jésuite Alvarez Semedo (1585-1658) tel qu'on peut le découvrir dans son Histoire universelle du grand royaume de la Chine (Traduction et introduction de Jean-Pierre Duteil, Paris : Editions Kimé, 1996, p. 81-84 & 124) qu'il publia en 1642 sous le titre d'Imperio de la China, 16 ans avant sa mort à Canton :
Les Chinois universellement ont de l'inclination aux sectes (...) Ils en ont trois en tout, lesquelles, bien que différentes, s'accordent néanmoins entr'elles à ne faillir point, ou pour mieux dire à faillir davantage. Les deux premières appartiennent proprement à la Chine, y étant nées ; la troisième, qui s'applique aux cultes des Idoles, est venue des Indes. La première, qu'on nomme la "Secte des Lettrés" est la plus ancienne de toutes au jugement de ceux qui lui donnent un certain Confusio pour auteur. (124)
Ce philosophe vivait environ 150 ans avant la venue de Jésus-Christ, et comme on peut juger de ses écrits, ce fut un personnage d'un bon naturel, porté à la vertu, prudent, avisé, sentencieux et amateur du Bien commun. Il eut un grand nombre de disciples et de sectateurs qui, pensant réformer le monde, chassèrent la sincérité des commerces et la vérité des compagnies, et changèrent l'ancienne façon de vivre, introduisant de nouvelles coutumes en divers Royaumes, où ils eurent part au Gouvernement. Ainsi dès qu'on ne suivait pas leurs avis et conseils dans l'un, ils passaient à l'autre : ce qui les rendit odieux aux autres philosophes, qui vivaient dans le même temps. Lesquels ne pouvant approuver leurs procédures, ni souffrir que les affaires fûssent si mal conduites, se retirèrent dans leurs maisons pour s'adonner au labourage, eux-mêmes cultivant leur terre. (81)
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