Le Figaro publie aujourd’hui même une “Lettre à un ami chinois” signée Jean-Pierre Raffarin. Sans doute cet “ami chinois” est-il le camarade Wen Jiabao qui écume notre pays du Nord au Sud, mais peu importe car, si cet “ami chinois” n’aura aucun mal à comprendre le sens général de cette lettre à lui adressée, il risque d’achopper sur une ou deux perles du sénateur de la Vienne. Je cite et souligne les meilleurs passages :
“Pollution à Harbin, extension de la grippe aviaire, explosion dans une mine... Les malheurs de la Chine deviennent des douleurs de la planète. La Chine est sortie de l'imagerie magique pour entrer dans notre univers médiatique quotidien. Le débat est lancé pour déterminer la date à laquelle l'économie chinoise rattrapera celle des Etats-Unis. Ce contexte nouveau révèle la prise de conscience mondiale de « l'émergence chinoise ». La France veut garder une lucidité d'avance quant à l'avenir de l'Asie et doit franchir une étape nouvelle de ses relations avec la Chine. On ne plaisante plus avec Claudel : « Que pensez-vous des Chinois ? Je ne les connais pas tous.» On ne peut plus voler «vers l'Orient compliqué » avec « des idées simples ». Le temps est venu pour un pacte stratégique d'amitié entre la France et la Chine. La stratégie plus l'amitié. .../... Les Français aiment et respectent les civilisations multimillénaires. Les années culturelles croisées ont été un grand succès. Il nous faut donner un prolongement à cette dynamique amicale. Les projets de nos premiers ministres Wen Jiabao et Dominique de Villepin, quant à une déclaration commune relative au développement des échanges des jeunes, constituent une partie majeure de la réponse. .../... Les centres Confucius, tel que celui créé à l'université de Poitiers, tout comme leurs homologues de l'alliance française, stimuleront ces échanges. ../... Les intellectuels des deux pays peuvent aussi débattre des idées qui marqueront le siècle naissant. .../... Les questions sont nombreuses : que peut apporter le « wa », « la pensée de l'harmonie » après un siècle d'affrontement ? Dialectique, dialogique ? Echanger, c'est respecter. L'amitié entre les peuples se nourrit de tels échanges, c'est la condition pour éviter, ici, les excès de la peur et, là-bas, en réponse, les excès du nationalisme..../... Nous devons ensuite rechercher les moyens et les méthodes de la pérennité d'une confiance durable. Première condition de cette confiance : la transparence de nos échanges sur nos préoccupations telles que la promotion et le respect des libertés et des droits, la protection de l'environnement et le développement durable, les choix énergétiques, la lutte contre les inégalités... Les progrès constatés sur l'échange d'informations relatives à la grippe aviaire sont de bon augure. .../... Les amis doivent pouvoir se parler, notamment dans les moments difficiles, comme j'avais tenu à le faire, sur place, pendant la crise du Sras. ../... Des entreprises françaises créent en Chine, des entreprises chinoises viendront aussi créer en France. Cette recherche d'équilibre n'est possible que dans le cas d'un pacte stratégique et d'amitié. Quand un pays, comme la Chine, avec vingt millions d'habitants de plus par an, crée ainsi « une France supplémentaire » tous les trois ans, notre devoir est d'aller au contact de son peuple, «le peuple le plus optimiste de la planète».
Fin de citation, sonner trompettes !
Une note vient éclairer le lecteur français sur la signification du "wa" qui est présenté comme, je cite encore, “une notion clé chez Confucius = concilier les forces opposées plutôt que les combattre”. Tout est dit ! Mais, surtout pas de panique : “gardons une lucidité d’avance” et “allons au contact”, “ Echanger, c'est respecter”, dixit Raffarinius. Wa, wahhhhh......
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire