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En achevant de lire ce chapitre, vous reprocherez peut-être à son auteur sa partialité en arguant que son système d’évaluation des rétributions manque par trop de consistance, et vous penserez que, si de son côté Weiyangsheng, en tant que coureur de jupons, mérite pleinement de se voir rétribué par l’octroi d’une épouse dévergondée, Tiefei daoren, homme vertueux, ne mérite pas, quant à lui, une fille qui prend la poudre d’escampette. Car enfin, si le Maître du Ciel [Tiangong 天公] veut nous détourner du vice, il tient sûrement à nous inciter au bien. Pour ma part, je m’inscrirai résolument en faux contre ce jugement et défendrai que ce genre de rétribution démontre précisément la clairvoyance du Souverain Céleste. Et voilà pourquoi : durant toute sa vie, Tiefei daoren n’a eu un seul ami, n’a pas fait la moindre rencontre - ce qui est faire preuve d’une misanthropie pour le moins excessive. Mais, pire encore, il s’est révélé d’une intransigeante pingrerie, laquelle s’est manifestée par des actes d’une extrême bassesse, comme lorsqu’il n’accordait à ceux qui louaient ses terrains en friche qu’une seule année de gratuité du loyer alors que la coutume dicte d’en offrir trois, ou encore lorsqu’il accablait son monde de tâches ménagères sans même offrir la moindre rétribution. Comment, après tout cela, pourrait-il être soustrait à toute rétribution des actes ?Le plus piquant dans cette affaire de censure ciblée et, je l'espère, momentanée, c'est que les services chargés de la mettre en œuvre ont retenus trois illustrations et non une. Voici, ci-dessous, les deux autres.
Un solitaire atrabilaire aura une descendance vouée à péricliter. Porté à son extrême, ce genre de comportement ne mène qu’à des actes d’une nature dénuée de tout sentiment humain et, à la fin, cet excès de misanthropie conduit celui qui s’y livre à contrarier l’harmonie céleste et le condamne à la déchéance. Voilà une matière à laquelle tout ceux qui se conduisent en homme de bien [junzizhe 君子者] se doivent de prêter attention. Maintenant, si l’auteur punissait le vice avec une trop grande indulgence, quel profit en tirerait les gens ?
Depuis toujours, bien lire consiste à considérer les choses sous tous les aspects et non à partir d’un point de vue unique. Cette sorte d’écrit ne déroge pas à la règle [從來看書之法要看四面不可看一面此纇是也]. [PK (trad.), in Jacques Dars, Chan Hingho, Comment lire un roman chinois. Arles : Picquier, 2001, pp. 193-194].
Dernière minute (13/10/09, 23:19) : Tout est bien qui finit bien et la promesse est tenue. Les sites bloqués pendant les festivités du 60ème anniversaire sont à nouveau accessibles. La preuve, ici !