La commande en ligne de livres est rendue d'autant plus indispensable qu'on habite loin d'une véritable librairie. Amazon s'impose comme l'interlocuteur idéal : choix immense, rapidité et efficacité, voire même parfois gratuité, du service. Disposer dans un temps assez court de livres inaccessibles à Marseille est, pour moi, largement suffisant, mais la société offre plus et multiplie les services inutiles. A quoi bon cet onglet qui ouvre une page pompeusement appelée "Chez Kaser", page qui me renvoie un écho déformé des achats déjà réalisés, avec des propositions en phase avec mes goûts supposés. Quand celui - ou celle - qui commande un livre de Jean Lévi se voit proposer, quasi magiquement, le Contre François Jullien de Jean-François Billeter (Allia, 2006), ce sont plus de 90 % des suggestions qui tombent à plat.
Mais le génie d'Amazon ne s'arrête pas là puisqu'une commande [voir illustration] permet de réaliser le rêve de la critique littéraire du siècle passé, savoir "supprimer l'auteur". N'en font-ils pas un peu trop ?
Bon trêve de plaisanterie. Il est certes rageant de vivre loin des bonnes librairies, mais encore plus de se trouver à 773,4 km du Collège de France où Antoine Compagnon donnait hier sa leçon inaugurale. Le provincial n'a plus qu'à se satisfaire des rares échos de l'événement (ici et là) et à attendre patiemment qu'Amazon mette à sa disposition la publication de la dite leçon et les prochaines publications de celui qui occupe dorénavant la chaire de Littérature moderne et contemporaine : Histoire, critique, théorie de la prestigieuse institution qui est encore à mille lieux de podcaster ses cours !
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