Je ne sais s'il existe une traduction idéale de ce poème. En voici trois qui tombent d'accord sur le traduction du titre : “Un soir d’hiver”
Quand tombe la neige contre la fenêtre/Et sonne longuement la cloche du soir,/Pour beaucoup la table est mise/Et la maison est bien pourvue.//Plus d’un, parti en voyage,/Arrive aux portes par d’obscurs chemins./L’arbre de la Grâce fleurit, d’or,/Nourri du suc frais de la terre.//Le voyageur entre en silence ;/La douleur a pétrifié le seuil./Alors s’allument dans une clarté pure/Sur la table pain et vin.
(Traduction Marc Petit et Jean-Claude Schneider, op. cit., p. 100).
Quand il neige à la fenêtre,/Que longuement sonne la cloche du soir,/Pour beaucoup la table est mise/Et la maison est bien pourvue.//Plus d'un qui est en voyage/Arrive à la porte sur d'obscurs sentiers./D'or fleurit l'arbre des grâces/Né de la terre et de sa sève fraîche.//Voyageur entre paisiblement ;/La douleur pétrifié le seuil./Là resplendit en clarté pure/Sur la table pain et vin.
Traduction François Fédier in Martin Heidegger, Acheminement vers la parole (traduction de Unterwegs zur Sprache (1959) par Jean Beaufret, Wolfgang Brokmeier, François Fédier). Paris : Gallimard, "Tel", n° 55 (1976) 1981: "La parole" ("Die Sprache", trad. F. Fédier, pp. 11-37), p. 37.
Lorsque la neige aux vitres frappe,/ Que l'angélus longuement sonne,/ La table est mise pour beaucoup/ Et la maison est bien garnie.// Maint compagnon en cours d'errance/ Arrive par d'obscurs chemins./ L'arbre de grâce a des fleurs d'or/ Puisées au suc frais de la terre.// Le voyageur entre en silence ;/ La douleur pétrifia le seuil./ Et l'on voit luire sur la table/ Clair et pur le pain et le vin.
Traduction de Jacques Legrand, in Georg Trakl, Poèmes majeurs. Paris : Aubier, "Domaine allemand" bilingue, 1993, p. 209 et Georg Trakl, Poèmes II (Poèmes majeurs). Paris : GF, (1993) 2001, p. 209.
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